Multiplication des labels bio et éco-responsables : les comprendre pour manger mieux
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Multiplication des labels bio et éco-responsables : les comprendre pour manger mieux

Nous faisons de plus en plus attention à ce que nous consommons, et c’est tant mieux. De nombreux labels bio et éthiques fleurissent : s’ils ont vocation à nous orienter vers des produits alimentaires plus « responsables », sait-on vraiment les décrypter ?

Multiplication des labels bio et éco-responsables : les comprendre pour manger mieux

Nous faisons de plus en plus attention à ce que nous consommons, et c’est tant mieux. De nombreux labels bio et éthiques fleurissent : s’ils ont vocation à nous orienter vers des produits alimentaires plus « responsables », sait-on vraiment les décrypter ?

Réputés meilleurs pour la santé et les papilles, mais aussi plus respectueux de notre environnement, les produits certifiés par des labels ont le vent en poupe et se multiplient. Or près de 6 Français sur 10 n’ont pas confiance dans les informations fournies sur les étiquettes des articles bio [1]. Les certifications environnementales ou de « filière bio » peuvent pourtant être de vrais alliés dans vos achats alimentaires du quotidien. Explications…

Le saviez-vous ?

En 2020, la présence du logo « AB » (agriculture biologique) est un critère de choix pour « seulement » 83% des consommateurs, derrière le goût, le prix et l’origine locale qui conditionnent la sélection d’un produit pour près de 90% des acheteurs [1b]. 

Labels bio : de quoi parle-t-on ?

Les étiquettes des produits qui nous intéressent sont parfois si riches en informations qu’il est facile de se sentir perdu, même au rayon yaourts… Ajoutez à cela une communication foisonnante des institutions, distributeurs, régions et associations de consommateurs : nous avons alors légitimement besoin d’éclaircissements.

 

L’État assure le suivi de tout ce que nous achetons, de la production à la consommation en passant par la transformation. À ce titre, le label bio français « AB » émane directement du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation [2].

 

Or, un label peut aussi être délivré par un organisme certificateur privé, à l’instar d’Ecocert, qui délivre une dizaine de certifications [3].

 

Pour obtenir un label, une exploitation doit en respecter la charte à la lettre. L’application de cette dernière est d’ailleurs vérifiée régulièrement, soit par l’Etat, soit par des organismes agréés.

À chacun son label bio

Dans la famille « labels », on demande les bio… Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 71 % des Français qui déclarent consommer du bio au moins une fois par mois [4].

 

Plébiscitée de manière croissante ces dernières années, l’agriculture biologique possède son propre label depuis 1985, mais il est loin d’être unique.

 

Le label européen dit « Ecofeuille », commun à tous les pays membres de l’UE, proscrit principalement pesticides et OGM. Mêmes exigences pour le label bio français, représenté par les lettres A et B au vert reconnaissable. Mais si le premier est obligatoire, le second reste facultatif [5].

 

À ces deux certifications officielles, s’ajoutent des labels bio privés aux chartes plus exigeantes :

 

  • C’est le cas du label « Nature & Progrès » qui, dans la production de viande, impose une alimentation animale 100 % bio et provenant à 50 % de l’exploitation de l’élevage ;
  • Une valeur partagée par les labels « Bio Cohérence » et « Démeter » qui attachent respectivement une grande importance au made in France et au bien-être animal [6].
Ces autres labels d’origine ou de qualité certifiée

Si en termes d’alimentation responsable le bio occupe le devant de la scène, de nombreux autres labels et certifications viennent apporter au consommateur des informations complémentaires sur ce qu’il mange. Quatre exemples que vous avez certainement déjà croisé chez vos commerçants :

 

1.     Identifiables sur le Brie de Meaux, le crémant d’Alsace ou la raclette de Savoie, les labels « Appellation d’Origine Protégée » (AOP) et « Indication géographique Protégée » (IGP) sont avant tout la garantie d’un terroir et d’un savoir-faire respectés.

 

2.     Le « Label Rouge » indique quant à lui un niveau de qualité supérieur à la moyenne, jugé selon les conditions de production ou encore l’image du produit. Par exemple, l’ananas Victoria de La Réunion estampillé Label Rouge aurait ainsi des qualités gustatives supérieures à celles de ses cousins d’Afrique et d’Amérique du Sud.

 

3.     D’autres labels sont nés d’initiatives scientifiques, à l’instar de Bleu-Blanc-Coeur. Géré par une association militant en faveur d’une agriculture responsable, il encourage une production de viande, de charcuterie, de beurre, de fromage, de lait, d’œufs et de produits céréaliers qui préserve la chaîne alimentaire et notamment la santé humaine et animale.

 

Les éleveurs engagés dans cette démarche nourrissent par exemple leurs bêtes de luzerne, une plante qui bénéficie à l’écosystème dans lequel elle est cultivée, mais aussi aux animaux qui la consomment et finalement aux humains, grâce à l’apport en Omega 3 et en vitamine D qu’elle permet.

 

 

4.     D’autres labels dédiés à la gestion des ressources marines et océaniques permettent de garantir aux consommateurs des poissons issus d’une pêche responsable.

 

Les pêcheries labellisées MSC s’engagent par exemple sur 3 axes :

  • assurer la pérennité des populations de poissons,
  • minimiser l’impact environnemental de la pêche,
  • respecter en tous points les normes en vigueur.

 

 5.     Enfin, certains labels vont au-delà du goût en s’intéressant aux conditions humaines de production de nos aliments, à l’instar de « Fairtrade - Max Havelaar » et « Producteurs Paysans ».

 

Ils garantissent entre autres un salaire juste et des conditions de travail décentes aux producteurs de café et de chocolat notamment, à travers le monde.  

 

Être ou ne pas être un label alimentaire?

D’autres logos figurent sur certains produits. Parmi eux, les appellations « Élu produit de l’Année » ou encore « Reconnu Saveur de l’Année ».

 

Ces derniers récompensent le succès de produits nouveaux sur le marché, ou ayant simplement plu aux consommateurs.

 

Ils ne font donc pas l’objet d’engagements en matière de valeurs environnementales, humaines ou gustatives.  

À l’horizon, de nouveaux labels bio ou environnementaux et des outils 2.0

De nouveaux labels continuent à venir, chaque année, colorer les rayons des petits et grands commerces. Novateurs et souvent en phase avec les défis écologiques actuels, ils contribuent à une consommation plus éclairée.

 

Adopté à la fin de l’année 2020, le label « anti-gaspillage alimentaire » fait rentrer l’écologie dans le domaine de la distribution alimentaire et de la restauration collective. Ce projet prévoit, d’ici 2025, de réduire de moitié le gaspillage alimentaire par rapport à 2015 [10].

 

Autre initiative gouvernementale, le « Nutri-Score » lancé en 2016 est désormais un incontournable. Le score des produits est calculé en fonction des nutriments et aliments à favoriser, et ceux qu’il est préférable de limiter [11]. La base de données collaborative Open Food Facts regroupe d’ailleurs le « Nutri-Score » de dizaines de milliers de produits [12].

Des labels dédiés aux restaurateurs ?

Tous les domaines semblent désormais avoir leurs labels, à l’image de la restauration où le badge « Food Index for Good » (FIG) et le label « Ecotable » encouragent les restaurateurs à être plus respectueux de l’environnement.

Le combo applications et certifications, pour encore plus de clarté

Du côté des applications mobiles, Yuka – qui note les produits en fonction de leur impact sur notre santé – innove et lance en 2021 l’« Eco-Score » dédié cette fois à leur impact sur l’environnement [13].

 

L’application Kwalito décrypte à son tour les étiquettes en fonction du profil du consommateur (femme enceinte, allergies, régimes) tandis que Buy Or Not s’intéresse au mode de production, éthique ou non.

 

Chaque label et certification répond donc à des critères différents. La pertinence de ces labels varie selon les habitudes, valeurs, régimes et modes de vie de chacun. Ils restent des outils de choix pour privilégier les produits et services en phase avec nos exigences.

Sources