Personnes âgées : pourquoi mangent-elles moins bien ?
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Personnes âgées : pourquoi mangent-elles moins bien ?

Avec l'âge se produisent des changements physiologiques (diminution des sensations de faim et de soif, baisse des capacités sensorielles) ainsi que des modifications ayant des répercussions psychologiques (solitude, précarité, nouveau cadre de vie). Tous ces facteurs modifient le comportement alimentaire. Pour les seniors également, la clé de la santé réside dans une alimentation équilibrée.

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Personnes âgées : pourquoi mangent-elles moins bien ?

Avec l'âge se produisent des changements physiologiques (diminution des sensations de faim et de soif, baisse des capacités sensorielles) ainsi que des modifications ayant des répercussions psychologiques (solitude, précarité, nouveau cadre de vie). Tous ces facteurs modifient le comportement alimentaire. Pour les seniors également, la clé de la santé réside dans une alimentation équilibrée.

Les changements liés à l'âge

La population âgée connaît une forte croissance aujourd'hui, en particulier chez les femmes. On compte trois femmes pour un homme chez les plus de quatre-vingt-cinq ans. Beaucoup de ces personnes sont très actives, physiquement et mentalement. D'autres connaissent des difficultés, notamment certains troubles métaboliques et nutritionnels tels que décalcification osseuse, malnutrition, anémie, apports insuffisants en micronutriments ou déshydratation.

Par ailleurs, on constate souvent une perte de poids chez les personnes de plus de 75 ans, en particulier chez les hommes.

La consommation alimentaire diminue souvent de manière progressive avec l'âge. Une baisse de l'appétit en est la principale raison. En effet, les mécanismes de faim et de satiété deviennent moins efficaces. Chez les personnes très âgées, la sensation de satiété dure particulièrement longtemps, ce qui peut conduire à une dénutrition insidieuse par absence de faim. Ce phénomène aboutit à des prises alimentaires irrégulières. Il peut aussi rendre difficile le retour spontané à une alimentation équilibrée chez les personnes dont les habitudes alimentaires ont été modifiées, comme après une hospitalisation.

La soif est un système de sécurité qui se déclenche lorsque la déshydratation est déjà installée. Avec l'âge, ce système est encore plus tardif. La soif survient lorsque le niveau de déshydratation est plus important que chez les plus jeunes. Une plus grande attention doit être portée à la prévention de la déshydratation.

À vingt ans, le corps humain est composé de 60 à 65 % d'eau, dont la majeure partie se trouve dans les muscles. Cette valeur diminue avec les années pour ne plus représenter que 55 à 60 % d'eau. La fonte des muscles est une des causes principales de ce phénomène. De ce fait, la quantité d'eau disponible dans le corps pour compenser une déshydratation temporaire diminue et expose davantage au risque de déshydratation grave.

Vers vingt ans, les reins filtrent environ 140 ml de sang par minute. À soixante-dix ans, ils ne traitent plus que 80 ml de sang par minute et ils ont plus de mal à gérer la surcharge en sels minéraux et en toxines qu'entraîne la déshydratation. Cette modification de fonctionnement expose à un risque plus important de déséquilibre minéral dans le sang. Elle explique également certains changements observés dans l'élimination des médicaments (voir encadré).

À partir d'un certain âge, le foie fonctionne moins bien et l'alcool ingéré reste plus longtemps dans le sang. De plus, chez les personnes très âgées, la capacité de filtration des reins est réduite et l'élimination des médicaments n'est plus aussi efficace. La posologie de certains d'entre eux doit être diminuée afin d'éviter des surdosages.

Pour prévenir le risque de déshydratation, il est essentiel de boire régulièrement au cours de la journée. Les besoins en eau restent identiques à ceux des autres catégories d'âge : au moins un litre et demi par jour, soit au moins huit verres d'eau.​

Après 75 ans, notre sens du goût s'émousse : le nombre de nos papilles diminue et celles qui demeurent s'appauvrissent en bourgeons gustatifs. À cet âge, il nous reste un tiers de celles que nous possédions plus jeunes. Nous percevons moins les sensations de base (sucré, salé, acide et amer) et avons plus de mal à les différencier, notamment le salé. Nous avons ainsi tendance à ajouter plus de sel dans les aliments, au risque d'augmenter la pression artérielle, et à manger davantage d'aliments sucrés, le goût du sucré étant mieux préservé.

Les odeurs jouent un rôle prépondérant dans la stimulation de l'appétit, car l'odorat intervient pour beaucoup dans la perception du goût lui-même. Les hommes commencent à perdre leurs facultés olfactives dès l'âge de vingt ans. Les femmes, qui distinguent globalement mieux les odeurs, gardent le nez fin plus longtemps ; chez elles, la baisse de l'odorat ne survient qu'après la ménopause. Cette diminution de la perception des odeurs est progressive, mais constante. Avec l'âge, elle peut avoir un impact négatif sur l'appétit.

Bien voir sa nourriture, et notamment ses couleurs participe à l'envie de manger. Le rouge, notamment, est connu pour accentuer l'attrait d'un aliment. Une altération de la vue peut donc jouer un rôle dans la diminution de l'appétit. Une correction adaptée et un éclairage renforcé peuvent contribuer à redonner le plaisir de manger.

Des douleurs lors de la mastication ou des difficultés à mastiquer certains produits peuvent réduire la diversité du régime alimentaire. Préserver ses dents et les soigner correctement est indispensable au maintien d'une alimentation équilibrée.

Les personnes qui portent des prothèses dentaires souffrent parfois d'une mauvaise adaptation de celles-ci à l'anatomie de leurs mâchoires. La forme du visage change et des prothèses parfaitement adaptées à 65 ans peuvent ne plus l'être à quatre-vingts. Un suivi régulier par un dentiste aide à détecter et à résoudre ce genre de problèmes.

Des tremblements, des gestes imprécis ou une moindre force musculaire rendent difficiles la préparation des aliments, l'épluchage des légumes et la découpe des viandes. Il faut parfois modifier ses habitudes pour préserver un bon équilibre alimentaire. De plus, certaines personnes peuvent avoir des difficultés à ouvrir et à utiliser les formes de conditionnement les plus récentes, comme les briques ou les emballages sous vide.

Le système digestif ne se modifie pas de manière importante avec l'âge. Néanmoins, un ensemble de petits changements peut modifier la capacité à digérer les aliments. La diminution de la sécrétion de salive, associée à d'éventuels problèmes de dents nuit à la bonne mastication des aliments et à leur préparation en vue du processus de digestion. Dans l'estomac, les sécrétions acides deviennent moins importantes. Enfin, les fibres musculaires de l'estomac et de l'intestin perdent de leur tonus. La digestion d'un repas prend plus de temps et le risque de constipation augmente. L'absorption des nutriments par les intestins devient également moins efficace. Les vitamines et les sels minéraux, notamment le calcium, sont moins bien assimilés et un apport complémentaire peut devenir nécessaire.

L'utilisation par les cellules de certains nutriments comme les vitamines et le glucose diminue avec l'âge. Par ailleurs, des problèmes hormonaux peuvent avoir un impact important sur la santé. Certaines personnes, par exemple, développent une résistance, c'est à dire une sensibilité moindre à l'insuline, l'hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Les cellules absorbent alors moins de sucre et celui-ci s'accumule dans le sang. Au bout de plusieurs années, cette résistance à l'insuline conduit au diabète de type 2. Si elle n'est pas traitée, cette forme de diabète s'accompagne de complications graves, notamment au niveau des vaisseaux sanguins.

L'influence de l'environnement sur la nutrition

Le grand âge est parfois synonyme de solitude, due à la perte du conjoint, des amis, ou à l'éloignement de la famille. Certaines personnes se replient sur elles-mêmes ou sur le passé. Ces facteurs concourent à l'ennui, à la perte du goût de vivre, voire à un certain état dépressif et ne permettent pas de maintenir l'appétit ni l'équilibre alimentaire. Des personnes soucieuses de leur alimentation peuvent du jour au lendemain cesser d'y prêter attention, en particulier après la perte d'un proche. La prise en charge de ces facteurs psychologiques est indispensable au rétablissement d'un bon état nutritionnel.

Maisons de retraite : attention à la nutrition !

La vie en maison de retraite est souvent une solution pour s'assurer une surveillance médicale et une alimentation satisfaisante, en particulier quand l'autonomie est devenue impossible. Néanmoins, ce nouveau cadre de vie peut entraîner un abandon des activités quotidiennes et un manque d'initiative qui peuvent réduire le désir de manger.

Parmi les critères de choix d'une maison de retraite, le soin apporté à l'équilibre alimentaire des résidents est important (voir encadré), ainsi que l'attention prêtée à la prévention et au dépistage d'une éventuelle baisse de l'appétit.

Voici, du point de vue de l'équilibre alimentaire, quelques questions à poser avant de choisir une maison de retraite.

La capacité de la salle de restaurant est-elle adaptée au nombre de résidents ?
Combien de personnes sont affectées au service ?
Quels sont les horaires des repas ?
Les horaires sont-ils fixes ? Peut-on envisager des horaires décalés ?
Comment s'effectue le service des repas pour les résidents qui ne peuvent pas se déplacer ?
Combien de choix sont proposés chaque jour dans le menu principal ?
Existe-t-il une commission chargée des menus et à quelle fréquence se réunit-elle ? Intègre-t-elle des résidents ?
Les régimes spéciaux du fait de contre-indications médicales ou de convictions religieuses sont-ils pris en compte ?

Précarité et malnutrition

L'aisance financière n'est pas toujours d'actualité au-delà des soixante-quinze ans. Les montants de retraite ne sont pas toujours élevés et les denrées alimentaires coûteuses, notamment la viande, peuvent devenir inaccessibles. De plus, certaines personnes ont du mal à s'adapter aux produits alimentaires industriels de notre époque et continuent à avoir recours à des produits frais parfois plus onéreux. Enfin, la difficulté à porter des sacs lourdement chargés peut contraindre à déserter les supermarchés au profit des commerces de proximité, souvent plus chers.