Intox Detox : faut-il éviter le jus de pamplemousse quand on prend des médicaments ?
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Intox Detox : faut-il éviter le jus de pamplemousse quand on prend des médicaments ?

Oui, pour une vingtaine de substances médicamenteuses.

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Intox Detox : faut-il éviter le jus de pamplemousse quand on prend des médicaments ?

Oui, pour une vingtaine de substances médicamenteuses.

Seulement le pamplemousse ?

Cet effet est essentiellement retrouvé avec le pamplemousse, en particulier avec le jus industriel (la couche blanche sous l’écorce, riche en furanocoumarines, est pressée avec la pulpe). Mais il existe également avec le jus pressé maison et le fruit. Les oranges amères (« Séville »), les bergamotes et les tangelos (un hybride du pamplemousse) seraient également concernés. Les oranges de table ou à jus ne posent pas de problème.

Un effet rapide et prolongé, même pour un seul verre de jus

Un seul verre de jus de pamplemousse (250 ml) semble suffisant pour déclencher une inhibition maximale du cytochrome P450, dès la 4e heure après l’avoir bu. Cet effet semble durer environ 24 heures.

Quels sont les médicaments concernés ?

La version de mars 2018 du thésaurus des interactions médicamenteuses de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) liste 19 substances actives dont l’élimination est perturbée par le jus de pamplemousse (et une dont l’efficacité est diminuée). Ces substances se retrouvent dans de très nombreux médicaments.

On y trouve :

  • certains médicaments fréquemment prescrits contre l’excès de cholestérol (atorvastatine et simvastatine) 
  • les médicaments antirejet prescrits après une greffe d’organe (immunosuppresseurs comme la ciclosporine, le tacrolimus, le sirolimus, l’everolimus et le temsirolimus)
  • certains médicaments pour le cœur (lercanidipine, dronédarone, ivabradine, aliskiren, vérapamil, ticagrélor) 
  • certains antidépresseurs (sertraline) ou anxiolytiques (buspirone) 
  • certains médicaments anti-cancéreux (régorafénib et olaparib)
  • certains médicaments des troubles de l’érection (avanafil, vardénafil) 
  • la carbamazépine (un anti-épileptique parfois utilisé contre les névralgies faciales ou les troubles bipolaires) 
  • l’halofantrine (un médicament contre le paludisme) 
  • la levasidone (un médicament de la schizophrénie et autres psychoses) 
  • le naloxegol (un médicament contre la constipation induite par les médicaments antidouleur de la famille des opiacés).

Aucune interaction potentiellement dangereuse n’existe entre le jus de pamplemousse et les antibiotiques ou la pilule contraceptive.

Attention aux excès de mise en garde

Sur internet, on trouve encore des articles de 2008 qui mettent en garde contre davantage de substances médicamenteuses. Ces articles étaient issus de la communication alarmiste d’un chercheur canadien qui avait extrapolé des données obtenues sur un seul médicament. Seules les interactions listées dans le thésaurus de l’ANSM sont reconnues aujourd’hui.

En cas de doute, consultez la notice de votre médicament (l’interaction y sera toujours signalée) ou demandez conseil à votre pharmacien.

Attention, une étude récente semble indiquer que le jus de clémentine pourrait présenter le même risque d’interactions médicamenteuses que le jus de pamplemousse.

Que faire lorsqu’on boit par mégarde du jus de pamplemousse alors que l’on prend un médicament concerné ?

L’attitude à avoir dans ce cas varie selon le médicament et son importance vitale pour le patient. En général, il suffit de retarder la prise suivante (puisque le pamplemousse prolonge la vie du médicament dans le sang), mais cela peut poser problème pour des médicaments comme ceux destinés à traiter une maladie cardiaque ou éviter le rejet des greffes d'organe. Dans le doute, mieux vaut contacter son médecin ou son pharmacien qui saura donner un conseil adapté au médicament concerné.

Pour en savoir plus

Le thésaurus des interactions médicamenteuses de l’ANSM, septembre 2019 (le jus de pamplemousse est aux pages 180-181)

« Interactions médicaments et jus de pamplemousse », une mise au point de l’ANSM publiée en 2008

L’étude sur le jus de clémentine, 2017