Les enfants sont de véritables éponges émotionnelles, et dans ce contexte inédit et angoissant, ils peuvent exprimer des besoins d’auto-protection.
Citons par exemple le cas d’enfants qui refusent de s’habiller normalement, et préfèrent mettre leur maillot de foot préféré ou un déguisement de super-héroïne.
Comme le souligne la psychologue, Perrine Saada [1], c’est une manière de renouer avec leurs amis : « porter son maillot lui permet de recréer un lien […], de se sentir proche de ses copains même en étant éloigné d’eux ».
Le maillot de foot ou le déguisement joue alors un rôle protecteur, comme un doudou. Et l’experte d’ajouter : « Compte tenu des nombreuses contraintes qu’’il ou elle subit actuellement, vous pouvez vous permettre d’aller dans son sens, de vous adapter à son besoin du moment […] ».
Une cabane ou autre cachette a fait irruption dans la maison ? Un réflexe courant chez les enfants : l’enfant se construit son propre monde imaginaire, son refuge. Une démarche très saine où l’enfant « est pleinement actif, contrairement aux écrans qui le rendent passif » souligne la psychologue [2].
Durant cette période exceptionnelle, les parents peuvent légitimement laisser les enfants dormir et profiter pleinement de leur cabane qui agit comme un cocon rassurant et protecteur [2].
Ils retrouveront progressivement leur lit et les « règles d’avant », lorsque la situation sera redevenue normale pour tous.
La recherche d’indépendance si caractéristique de l’adolescence est particulièrement mise à mal à cause de la crise sanitaire.
Comme le souligne la thérapeute « l’adolescence est une période qui rime avec soif de liberté, affirmation de soi et autonomie ».
Le côté prévenant et protecteur des parents peut alors être vécu comme particulièrement pesant et étouffant pour l’adolescent.
L’experte recommande alors de « ritualiser le temps, en alternant des moments de solitude et des moments ensemble ». L’enjeu est qu’ils sentent une forme d’indépendance tout en vous sachant disponible et à l’écoute.
Confinement, déconfinement, distanciation sociale, règles sanitaires… La lutte contre le Covid-19 met nos nerfs et notre résistance à l’épreuve, mais accepter cette situation contre laquelle on ne peut rien, et apprendre à lâcher prise est salvateur.
C’est justement ce que conseille Perrine Saada, au sujet de la relation parents - adolescents : « Cette période […] peut aussi vous permettre de prendre du recul, de lâcher prise et de les accompagner sur un autre mode de communication : proposer et suggérer, plutôt qu’imposer et reprocher. »
Faire confiance aux enfants et adolescents, les responsabiliser face aux tâches du quotidien, aux devoirs scolaires ou au temps d’écran sont autant de ressources pour faire baisser la pression, la vôtre comme la leur.
[1] Perrine Saada, psychologue clinicienne, psychothérapeute