En France, 11 millions de personnes interviennent régulièrement auprès d’un proche en situation de handicap, malade ou en perte d’autonomie pour l’aider dans sa vie quotidienne. La Journée nationale des aidants du 6 octobre est organisée chaque année pour mettre en lumière le travail des aidants, et lutter contre l’isolement social de ces derniers. Beaucoup de ces aidants sont aussi salariés : focus sur ce statut si particulier, et les réflexions à mener pour bien les accompagner.
Pour cette 13e édition de la Journée nationale des aidants, AXA Prévention propose de nombreuses ressources consacrées aux salariés aidants, à découvrir sur En forme au travail :
- Des fiches thématiques à lire et à partager, réalisées par Marina Al Rubaee, co-fondatrice de la structure Les aidantes & Co : consultez-les
- Des podcasts destinés à sensibiliser les salariés aidants comme leurs employeurs : c’est par ici
Qu’est-ce qu’un aidant ?
Selon l’article 51 de la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement, l’aidant(e) est la « personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne ».
Bien souvent, l’aidant considère comme naturelles les tâches qu’il prend en charge : courses, ménage, soins, soutien psychologique, démarches administratives... S’occuper d’un proche que l’on aime pour qu’il continue à bénéficier d’un cadre de vie agréable apparaît comme logique, dans l’ordre des choses.
Mais cette responsabilité engendre très fréquemment chez les aidants une charge mentale, des contraintes et des aménagements de planning plus ou moins compliqués. Peu à peu, ils peuvent se sentir démunis, et isolés quant à leur statut d’aidants.
Des aides financières ou sociales, des structures locales et des associations de soutien aux aidants existent pourtant… La Journée mondiale des aidants est l’occasion de faire connaître les différents leviers à activer pour être aidé, soutenu et mieux orienté en tant qu’aidant.
Le constat est clair : plus de 50% des aidants sont salariés [1]. Parmi les 11 millions d’aidants en France, beaucoup combinent donc aidance d’un proche, et obligations professionnelles.
Compte tenu du vieillissement de la population et de la progression de l’espérance de vie, ce chiffre est en constante progression. On estime ainsi que 1 salarié sur 4 sera aidant en 2030 [2].
Il existe de nombreux cas de figure où aider un proche peut avoir un impact sur sa vie professionnelle. Très concrètement, le salarié peut ainsi être amené à :
- Devoir s’absenter pour accompagner le proche à un examen médical ou faire face à une urgence.
- Passer un coup de fil pendant son temps de travail pour s’assurer que tout va bien pour le proche.
- Arriver plus tard à son travail ou partir plus tôt pour faire face à des obligations (passer voir le proche, lui amener des courses, des médicaments…)
- Se sentir stressé, surmené, avoir l’impression de cumuler deux professions dans la même journée.
Ces difficultés peuvent aussi avoir des répercussions sur la santé du salarié-aidant (fatigue, problèmes de sommeil, difficultés de concentration, stress chronique, anxiété, douleurs physiques…)
Les chiffres-clés du salarié-aidant [2 ; 3] :
- 14 % salariés-aidants ont déjà pris des congés pour s’occuper de leur proche
- 6 % ont réorganisé leur emploi du temps
- 14 % ont changé d’emploi depuis qu’ils sont aidants, en s’orientant vers des entreprises proposant davantage de souplesse dans l’aménagement du temps de travail
- 48% ont le sentiment de pouvoir perdre leur emploi
- 40% se sentent mis en difficulté au niveau professionnel
Les salariés-aidants représentent environ 20% [4] des effectifs d’une société. Leur bien-être est donc primordial pour qu’une entreprise puisse fonctionner correctement.
Pourtant, ils éprouvent la plupart du temps des difficultés à évoquer leur statut auprès de leur supérieur hiérarchique. Moins de 10 % franchissent le cap de parler de leur situation, soit pour préserver leur vie privée, soit par crainte d’une mise à l’écart [2].
Pour faire bouger les choses, les dirigeants d’entreprises peuvent miser sur plusieurs axes d’actions :
- La communication reste la clé de voûte d’une bonne collaboration avec un salarié-aidant. Organiser une intervention d’une association d’aidants dans ses locaux, diffuser des fiches informatives à ses équipes, afficher des documents abordant cette thématique dans les lieux de passage permet d’instaurer le dialogue avec les salariés-aidants de sa structure.
- Une souplesse au niveau de l’organisation du temps de travail permet aux salariés-aidants de mieux combiner ses différentes fonctions. Télétravail et mise en place d’horaires flexibles, lorsque l’activité s’y prête, peuvent rapidement changer la donne.
- Informer les salariés-aidants de leurs droits, notamment la possibilité de prendre un congé de proche aidant.
Parce que les dispositifs existants et les initiatives en faveur des aidants sont encore méconnus, n’hésitez pas à relayer cet article à vos proches concernés, ou à vos représentants du personnel, si vous travaillez…