Les douleurs du dos apparaissent plus fréquemment au niveau du cou (douleur cervicale) et du bas du dos (douleur lombaire). Il s'agit en général de douleurs sourdes et pénétrantes qui augmentent lors d'un mouvement de la colonne vertébrale et même en toussant ou en riant. Elles irradient parfois dans les bras ou les jambes (douleurs sciatiques). Les muscles du dos ou du cou sont contractés et la personne a du mal à bouger. Dans la plupart des cas, la position couchée soulage, car elle décharge la colonne vertébrale du poids du corps. Ce soulagement est temporaire, l'alitement prolongé pouvant aggraver le mal de dos. Mais il arrive également que les douleurs dorsales augmentent la nuit.
Le lumbago (ou lombalgie aiguë) se manifeste par des douleurs subites et violentes dans la région du bas du dos (tour de reins). Celles-ci surviennent à la suite d'un geste un peu brusque ou lorsqu'on a soulevé une charge lourde. Elles sont parfois tellement fortes que tout mouvement du dos devient impossible. Lorsque la personne est assise, elle peut avoir du mal à se relever et doit parcourir plusieurs mètres avant de recouvrer la station debout. Les muscles dorsaux du bas du dos se contractent, accentuant les souffrances. Le rire et la toux peuvent eux aussi déclencher des crises douloureuses. Le lumbago nécessite toujours une consultation médicale.
Définies comme persistant plus de trois mois en dépit d'un traitement adapté, les lombalgies chroniques diminuent la qualité de vie et favorisent la désinsertion socioprofessionnelle de ceux qui en souffrent. Elles touchent 10 % des patients atteints d'un premier épisode de lombalgie aiguë. Leurs causes sont souvent multiples : problèmes articulaires et musculaires, mais également difficultés psychologiques d'ordre professionnel, familial, etc.
Les douleurs de dos peuvent avoir de très nombreuses origines, que l'on peut classer en cinq familles.
Défauts de posture lorsque la musculature dorsale trop faible. Cette situation entraîne des contractures musculaires et un déséquilibre de la colonne.
Tensions musculaires, aggravées par des contrariétés (stress, anxiété, etc.).
Lésion d'un des disques situés entre les vertèbres, qui peut s'affaisser ou faire pression sur la moelle épinière ou les racines des nerfs (hernie discale) provoquant ainsi des douleurs cervicales (névralgie cervico-brachiale), un lumbago ou des douleurs sciatiques.
Modifications des articulations vertébrales, liées à l'âge (arthrose).
Malformations de la colonne vertébrale.
Tassement de vertèbres lié à l'ostéoporose.
Douleurs dorsales en cours de grossesse : une femme enceinte sur deux souffre de mal de dos. Le poids du ventre augmente et les hormones de la grossesse provoquent un relâchement des ligaments de la colonne vertébrale.
Élongations ou lésions de la musculature dorsale, à la suite d'un mouvement violent ("tour de rein") ou d'un choc par exemple.
Fracture de vertèbre ou tassement consécutif à un choc.
Affections inflammatoires des articulations vertébrales (spondylarthrites), des vertèbres ainsi que des ligaments ou des muscles qui leur sont rattachés.
Rarement, infection d'un disque intervertébral.
Zona intercostal (infection d'un nerf par le virus de la varicelle).
Dans ce genre de cas les douleurs, bien que ressenties dans le dos, proviennent d'organes internes. Quelques exemples :
Irradiations de douleurs en provenance de la vésicule biliaire ou du foie (coliques hépatiques).
Irradiations de douleurs en provenance d'un rein (coliques néphrétiques).
Irradiations d'une douleur cardiaque (infarctus, angine de poitrine, péricardite).
Irradiations d'une maladie du pancréas.
Douleur de l'enveloppe des poumons (pleurésie, pneumothorax).
Divers facteurs peuvent accentuer des douleurs dorsales préexistantes.
Douleurs dorsales en période de règles.
Maladies psychiques ou psychosomatiques.
Douleurs liées à l'irritation d'un nerf situé entre les côtes.
Souvent, les douleurs du dos sont bénignes et disparaissent spontanément en quelques jours ou quelques semaines (dans 90 % des cas, la guérison est observée en six semaines). Le mal de dos chronique est défini comme une lombalgie qui dure plus de trois mois malgré les traitements. Elle affecte toutes les activités de la vie et peut, à la longue, provoquer une dépression.
Certaines douleurs du dos peuvent elles-mêmes être provoquées par des complications, par exemple un tassement d'une vertèbre en cas d'ostéoporose.
Lorsque la douleur du dos est due à des problèmes mécaniques ou musculaires, un certain nombre de mesures simples permettent de l'éviter.
Tenez-vous droit. Évitez de courber le dos. Prenez l'habitude de vous accroupir lorsque vous voulez faire quelque chose près du sol, ou lorsque vous soulevez un poids : l'effort portera sur vos jambes et non sur votre dos. Si vous devez rester debout longtemps, essayez de surélever un pied (sur un petit tabouret, une boîte de chaussures, sur le rebord d'un trottoir, etc.).
Portez les charges près du corps. Lorsque vous portez un bagage, tenez-le le plus près possible de votre corps. Plus il est éloigné, plus il soumet la colonne vertébrale à des tractions intenses. D'une manière générale, évitez de porter des poids de plus de 10 kilos.
N'infligez pas de torsions à votre colonne vertébrale. Si vous devez soulever un paquet pour le déplacer d'une courte distance, évitez de pivoter en posture penchée. Accroupissez-vous, soulevez-le en vous aidant de vos jambes tout en gardant le dos droit et, une fois debout, retournez-vous pour vous retrouver face à l'endroit où vous voulez le poser.
Adoptez une posture correcte en travaillant. Choisissez un siège soutenant bien le dos et asseyez-vous confortablement, le dos bien droit. Placez un oreiller ou une serviette roulée derrière le bas de votre dos pour un soutien supplémentaire. Si vous restez assis longtemps, il est judicieux de détendre de temps en temps vos muscles dorsaux en vous levant, en marchant ou en vous étirant. Les muscles de la nuque devraient être régulièrement mis en mouvement, moulinets des bras, haussements d'épaule, mouvements de la tête, etc.
Chaussez-vous convenablement. Les talons hauts entraînent une mauvaise posture et une courbure artificielle de la colonne vertébrale ; si vous avez de fréquents maux de dos, portez plutôt des chaussures assez basses offrant un bon soutien.
Dormez confortablement. Un matelas ferme et un sommier correct préviennent les problèmes de dos. Veillez à ce que votre nuque soit bien soutenue pendant le sommeil. Certains oreillers favorisent la détente musculaire de la nuque.
Faites du sport. Muscler son dos et développer des abdominaux solides déchargent la colonne et ses disques intervertébraux. C'est pourquoi il importe de bien l'entraîner par une gymnastique spéciale ou un sport adéquat, telles la natation, la gym douce et la musculation du dos. Il existe des "écoles du dos" où l'on apprend à se tenir correctement, à renforcer sa musculature dorsale et abdominale, et à se détendre.
Perdez du poids. Le surpoids charge la colonne vertébrale et peut ainsi provoquer le mal de dos.
En voiture, apprenez à vous asseoir. Pour vous installer dans une voiture, asseyez-vous en vous présentant par le dos. Ensuite rentrez une jambe, puis l'autre. Pour sortir, procédez de manière inverse. N'hésitez pas à vous servir du dossier du siège pour vous aider à vous relever.
Conduisez confortablement. Si vous devez effectuer un long trajet, placez un petit coussin dans le bas de votre dos et modifiez sa position de temps en temps. Arrêtez-vous toutes les deux heures pour faire quelques pas.
Le repos fait partie du traitement du mal de dos. Attention cependant, l'immobilité complète dans un lit est le plus souvent néfaste ! Pour maintenir sa musculature, il est indispensable de rester mobile.
Dormez sur le côté, avec un coussin entre les genoux. La plus mauvaise position en cas de mal de dos consiste à être couché sur le ventre.
L'application de chaleur sous forme de bains ou de sachets chauffants, par exemple, aide à détendre la musculature raidie et endolorie.
Des séances chez le kinésithérapeute contribuent à relâcher les muscles et calmer les douleurs.
Si des douleurs ou des picotements sont ressentis dans un bras ou une jambe pendant ou après le traitement, un avis médical urgent s'impose pour en rechercher la cause.