Pollution lumineuse : le défi des collectivités

Des ciels étoilés pour protéger la biodiversité ? Il y a quelques années déjà, en 2021, l'Office français de la biodiversité lançait le premier indicateur national de la pollution lumineuse, révélant l'étendue du phénomène sur le territoire national. [1]

Pollution lumineuse : le défi des collectivités

Des ciels étoilés pour protéger la biodiversité ? Il y a quelques années déjà, en 2021, l'Office français de la biodiversité lançait le premier indicateur national de la pollution lumineuse, révélant l'étendue du phénomène sur le territoire national. [1]

Depuis, la pollution lumineuse fait partie des incontournables des démarches de sobriété énergétique des collectivités. Avec un principal levier d'action : l'éclairage public.

!

85%

C'est la proportion du territoire touchée par la pollution lumineuse en France métropolitaine [1]

Pollution lumineuse : de quoi parle-t-on ?

La pollution lumineuse désigne un excès d'éclairage artificiel, qui empêche l'observation du ciel la nuit et perturbe la biodiversité. Il est associé à un gaspillage énergétique important, en contradiction avec la tendance à la sobriété énergétique et la lutte contre le changement climatique. [2]

˃˃ Lire notre article sur l'adaptation au changement climatique des territoires

Loin d'être une simple gêne, la pollution lumineuse entraîne des conséquences sérieuses sur l'environnement et la santé.

La pression lumineuse engendre les dérèglements biologiques et des perturbations importantes pour les espèces animales et végétales rythmées par la nuit et le jour. [3] Certaines espèces d'oiseaux, de chauve-souris et d'amphibiens sont contraintes de fuir les villes. [4] Certains insectes sont même amenés à disparaître. [7, 9].

L'exposition nocturne à la lumière artificielle perturbe également l'horloge biologique des êtres humains. Au point que l'Académie nationale de médecine recommande de réglementer les éclairages nocturnes publicitaires ou décoratifs, entre autres mesures. [5]

>> Lire notre article sur le sommeil et ses bienfaits

Pollution lumineuse : que prévoit la loi pour l'éclairage public ?

C'est un arrêté de 2018 qui fixe les principales limitations relatives à l'éclairage public, principale source de pollution lumineuse. [10, 11]

Les collectivités ont l'obligation de limiter les nuisances lumineuses. Par exemple, les parcs et jardins publics doivent éteindre leurs lumières 1h après leur fermeture ou avant 1h du matin. ­L'éclairage vers le ciel est interdit et l'intensité des luminaires publics doit être limitée à 35 lumens par mètre carré, ce qui est tout à fait suffisant pour circuler. [2, 4]

Il existe également des dispositions limitant les seuils de température de couleur. Plus la lumière est froide, plus elle s'apparente à la lumière du jour. En agglomération, l'éclairage ne doit pas dépasser 3 000 kelvins, un seuil d'autant plus réduit en cas de zone protégée. [4]

˃˃ Lire notre article sur l'éclairage public et les enjeux pour les communes

Agir sur l'éclairage public et réduire la consommation d'énergie

Au-delà des obligations légales, les collectivités territoriales sont invitées à se mobiliser pour agir contre la pollution lumineuse.

41% de la consommation d'électricité d'une commune est attribuée à l'éclairage public. Ce gaspillage énergétique pourrait être considérablement réduit en rénovant les installations, vétustes dans 40% des cas. Opter pour des éclairages LED ou basse consommation, mieux orienter les lumières et les doter de systèmes intelligents, ou éteindre l'éclairage la nuit sont des leviers d'économie importants pour une collectivité. [2]

Pour preuve, rénover l'éclairage public extérieur permettrait à une collectivité de réduire sa consommation d'énergie de 20 à 30%. Le plan lumière de la ville de Lille a ainsi permis une économie d'énergie de 21%. [6]

˃˃ Voir le dispositif Ma commune en action, pour la transition écologique

Vers un ciel étoilé : collectivités engagées contre la pollution lumineuse

Outre les aspects économiques, les collectivités peuvent afficher leur engagement contre la pollution lumineuse et pour la protection de l'environnement.

Le concours Villes et villages étoilés a ouvert sa session 2024. L'association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne labellise les territoires engagés, en partenariat notamment avec le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. 772 communes ont déjà été labellisées. [7]

Agir pour l'environnement organise chaque année le Jour de la nuit, aux côtés notamment de l'Association des Maires de France. Le 12 octobre 2024 se tient la prochaine édition, qui permet à toutes les collectivités de valoriser leurs actions pour un ciel étoilé ! [8]

Sources

[1] https://www.ofb.gouv.fr/actualites/un-nouvel-indicateur-pour-mesurer-la-pollution-lumineuse

[2] https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/pollution-lumineuse

[3]  https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/pollution-lumineuse-quelle-part-du-territoire-francais-est-concernee?type-liaison=surprenez-moi

[4] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/publications/Plaquette%20arr%C3%AAt%C3%A9%20nuisancesLumineuses.pdf

[5] https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2021/07/RAPPORT-POLLUTION-LUMINEUSE.pdf

 [6] https://presse.ademe.fr/2022/09/comment-les-collectivites-peuvent-se-mobiliser-et-agir-pour-plus-de-sobriete.html

[7] https://www.anpcen.fr/index.php5?id_rub=&id_ss_rub=127&id_actudetail=264

[8] https://geophoto.agirpourlenvironnement.org/le-jour-de-la-nuit/

[9] https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/recit/la-pollution-lumineuse-mondiale-endommage-les-ecosystemes-que-pouvons

[10] https://www.vie-publique.fr/rapport/38675-la-pollution-lumineuse-etat-des-lieux-et-propositions

[11] https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000037998135/2018-12-29/