Puff : les ados particulièrement exposés
AXA Prevention

« Puff » et ados : AXA Prévention fait le point

En quelques années, les cigarettes électroniques ont envahi le marché du tabac. Depuis 2021, c’est la « Puff », sa déclinaison jetable, pensée comme un outil de sevrage, qui a conquis les e-fumeurs et les adolescents. Alors que l’Académie nationale de médecine prend la parole pour alerter et émettre des recommandations, AXA Prévention vous éclaire sur ce phénomène.

« Puff » et ados : AXA Prévention fait le point

En quelques années, les cigarettes électroniques ont envahi le marché du tabac. Depuis 2021, c’est la « Puff », sa déclinaison jetable, pensée comme un outil de sevrage, qui a conquis les e-fumeurs et les adolescents. Alors que l’Académie nationale de médecine prend la parole pour alerter et émettre des recommandations, AXA Prévention vous éclaire sur ce phénomène.

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Un adolescent de 13 à 16 ans sur dix

a déjà essayé la « Puff » (juillet 2022). [1]

La « Puff » : qu’est-ce que c’est ?

La « Puff » est une cigarette électronique jetable, non rechargeable, plus compacte, plus simple et plus discrète que la vapoteuse classique. Elle est composée d’une batterie intégrée, d’un mécanisme de vaporisation et d’ « e-liquide » contenant de la nicotine. Comme pour les vaporettes, il suffit d’aspirer pour obtenir de la vapeur artificielle aromatisée.

Chaque dispositif « Puff » doit répondre au cadre légal et réglementaire en vigueur suivant :

  • le produit doit être notifié avant sa mise sur le marché aux autorités compétentes ;
  • son taux de nicotine doit être inférieur à 20mg/ml ;
  • son étiquetage doit être précis et validé ;
  • sa publicité et sa promotion directe ou indirecte sont interdites.

Cependant, des cigarettes électroniques de type « Puff » circulent sur Internet sans être validés par les autorités françaises, avec notamment des taux de nicotine allant jusqu’à 5%. 

La « Puff » n’est pas un médicament, elle ne nécessite pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et n’est donc pas vendue en pharmacie.

Comme les e-cigarettes, reconnues plus efficaces que les substituts nicotiniques traditionnels pour arrêter le tabac, la « Puff » a été initialement créée pour les fumeurs qui cherchent à faciliter leur sevrage.

>>Pour aller plus loin, découvrez notre article et nos tips pour arrêter de fumer.

La « Puff » : un piège pour les enfants et les adolescents ?

Alors que, comme pour les autres produits de vapotage, la vente aux mineurs est interdite, on observe pourtant une consommation de « Puffs » chez les plus jeunes, une population particulièrement vulnérable.

Pourquoi les adolescents sont-ils attirés par cette nouvelle cigarette électronique ? 

  • les goûts fruités et sucrés (fraise, menthe, framboise violette, cola…) sont attractifs et leur rappellent le goût de leurs boissons préférées ;
  • les emballages sont colorés ;
  • les campagnes de promotion et de vente les ciblent tout particulièrement sur les réseaux sociaux, notamment via des influenceurs ;
  • le prix est compétitif,
  • son accessibilité est grande puisqu’on en trouve dans les débits de tabac, les kiosques, les restaurants, la grande distribution…

Des débordements et des risques pour les mineurs ont déjà été identifiés. Dans son communiqué de presse, le ministère des Solidarités et de la Santé revient sur le non-respect des obligations légales sur la publicité et la vente aux adolescents, mais aussi sur les effets de la nicotine sur le développement du cerveau.

Autre alerte : le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) rappelle que « les données scientifiques disponibles à ce jour sont plutôt en faveur du rôle initiateur des produits de vapotage, pour les adolescents, à la consommation de tabac. »  La « Puff » pourrait donc favoriser l’addiction au tabac.

L’e-cigarette favorise le tabagisme, même si dans un pourcentage moindre (40 %) que le tabac. [1]

Aux États-Unis, où les e-liquides sont plus fortement dosés en nicotine, les adolescents non-fumeurs qui utilisent des vapes sont deux à trois fois plus enclins à commencer à fumer du tabac que ceux n’ayant jamais essayé le « vapotage ». [2] C’est le résultat d’une étude américaine publiée en janvier 2018 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Et il a été aussi montré que la vapoteuse augmenterait le risque d’expérimenter d’autres substances psychoactives. [3]

>>Pour en savoir plus, parcourez notre guide des addictions, liées notamment au tabac. 

La « Puff » : quel impact écologique ?

La « Puff » est fabriquée à partir de plastique et de lithium pour la batterie, deux matériaux polluants et difficiles à recycler. C’est donc aussi un déchet qui vient s’ajouter aux milliards de mégots jetés chaque année dans le monde.

Et pourtant, selon une étude de The Lancet Planetary Health parue en 2021, 58 % des jeunes de 16 à 25 ans se déclarent « très » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. Une éco-anxiété qui paraît être en contradiction avec l’usage de ces cigarettes électroniques jetables.

La « Puff » : les recommandations de l’Académie nationale de médecine

Pour prévenir les risques liés à la « Puff » sur la santé des enfants et des adolescents, l’Académie nationale de médecine a émis des recommandations en février 2023 :

  • informer largement le public, en commençant dès l’âge scolaire, sur le danger que la « Puff » favorise l’addiction au tabac ;
  • sensibiliser les enseignants de collège et lycées à ce risque ;
  • renforcer la réglementation visant à protéger les enfants et les adolescents de la « Puff » (fiscalité accrue ; contrôle renforcé de l’effectivité de l’interdiction de la vente aux mineurs ; imposition d’un packaging neutre), comme demandé aussi en Suisse ;
  • réserver le recours à l’e-cigarette jetable aux personnes fumant du tabac afin de leur faciliter l’obtention d’un sevrage. »

Enfin, l’Académie rappelle qu’avant l’arrivée de la « Puff », l’usage du tabac et des e-cigarettes par les adolescents âgés de 17 ans était globalement en baisse et que l’on pouvait même imaginer une disparition du tabagisme en France en 2030. [1] Il est donc primordial de retrouver cette tendance vertueuse. Maintenant que vous en savez un peu plus, pourquoi ne pas en discuter avec vos enfants, adolescents ou jeunes adultes, pour les sensibiliser à ces différents risques ?

Sources

[1]https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2023/02/22.2.28-Puff-PCRA-43-1.pdf

[2] Watkins, 2018

[3] McCabe, 2018