Le syndrome du choc toxique (SCT) n’est pas uniquement lié aux règles. Il est également observé, pour environ la moitié des cas, lors de blessure infectée ou après une intervention chirurgicale.
Lorsqu’il est observé pendant les règles, le SCT est dû à la production d’une toxine par des micro-organismes présents dans le vagin : les staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus). Ces bactéries sont naturellement présentes dans le vagin d’environ 15 à 20 % des femmes, mais seulement 4 à 10 % d’entre elles hébergent un staphylocoque doré capable de produire la toxine.
Lorsque la toxine passe dans le sang, elle déclenche une réaction inflammatoire intense. Non contrôlée par un traitement antibiotique, cette inflammation peut endommager le foie, les reins ou les poumons. Néanmoins, pas de panique, cette complication infectieuse est rarissime : en France, on compte environ 25 cas de SCT par an.
Les symptômes du SCT rappellent ceux de la grippe et de la gastro-entérite : fièvre, courbatures, maux de tête, vomissements et diarrhée liquide. D’autres symptômes sont plus spécifiques : chute de la pression artérielle et taches rouges sur le corps. Ils apparaissent en général 3 à 5 jours après le début des règles.
Chez les femmes qui hébergent des staphylocoques dorés, ceux-ci sont davantage présents dans le vagin pendant les règles. L’usage d’un tampon, en particulier très absorbant, pourrait favoriser leur multiplication, surtout s’il est laissé en place plus de 8 heures d’affilée. Il est donc préférable de choisir un tampon avec la capacité d’absorption la plus faible adaptée à son flux menstruel, de se laver les mains avant et après sa pose et de le changer toutes les 4 heures.
La coupe menstruelle est une petite coupe en forme d'entonnoir aux bords arrondis qui, placée en position basse dans le vagin, collecte le sang et les débris muqueux pendant les règles. Elle se lave et se désinfecte avant d’être réutilisée.
Comme le tampon, l’usage de la coupe menstruelle est un facteur de risque du SCT, surtout si elle est laissée en place plus de 8 heures. Pour prévenir cela, il est indispensable de vider la coupe menstruelle toutes les 4 heures, de la laver et de la désinfecter entre deux usages, et de se laver les mains avant et après la pose.
Aucune étude sérieuse n’a été menée pour comparer les effets du tampon et de la coupe menstruelle sur le risque de SCT. La rareté de ce choc toxique obligerait à mener une étude sur plusieurs années et incluant des dizaines de milliers de femmes.
Cependant, un vieil article scientifique (1962 !) sur la coupe soulève des points intéressants. Tout d’abord, la coupe n’irrite pas la paroi du vagin comme peut le faire un tampon. Ensuite, elle crée au-dessus d’elle un milieu pauvre en oxygène (presque « anaérobie ») qui pourrait diminuer la capacité de prolifération du staphylocoque doré. De plus, des mises en culture de tampons, de serviettes et de coupes usagés a montré une moindre contamination bactérienne de la coupe, comparée à celle d’un tampon ou d’une serviette. Enfin, les auteurs de cet article remarquent que la ficelle des tampons peut facilement être contaminée par des matières fécales, augmentant ainsi le risque d’infection.
Ces remarques n’ont jamais été confirmées par d’autres équipes. La coupe et le tampon restent donc deux facteurs de risque équivalents pour le SCT. Si vous utilisez l’une de ces deux méthodes, n’oubliez pas de les remplacer la nuit par une serviette et de réserver leur usage pour la journée.
« Choc toxique lié aux règles : premiers résultats et lancement d’une grande enquête nationale », Hospices civils de Lyon, juillet 2017.
« Syndrome du choc toxique », Service Santé Colombie britannique, avril 2017.
L’étude de 1962 dans Obstetrics and Gynecology