Le syndrome du choc toxique (SCT) n’est pas uniquement lié aux règles. Il est également observé, pour environ la moitié des cas, lors de blessure infectée ou après une intervention chirurgicale.
Lorsqu’il est observé pendant les règles, le syndrome du choc toxique est dû à la production d’une toxine par des micro-organismes présents dans le vagin : les staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus). Ces bactéries sont naturellement présentes chez environ 30 à 40 % des personnes : dans le nez, la gorge, le vagin (chez 15 à 20 % des femmes) et sur la peau (en particulier les aisselles et le périnée). Seulement 4 à 10 % des personnes hébergent un staphylocoque doré capable de produire la toxine.
Chez les femmes qui hébergent des staphylocoques dorés, ceux-ci sont davantage présents dans le vagin pendant les règles. L’usage de tampons, en particulier très absorbants, pourrait favoriser leur multiplication.
Dans certains cas, ces bactéries produisent une toxine qui passe dans le sang et déclenche une réaction inflammatoire intense. Non contrôlée par un traitement, cette inflammation peut endommager le foie, les reins ou les poumons.
Les symptômes du choc toxique rappellent ceux de la grippe et de la gastro-entérite (ce qui retarde parfois son diagnostic) : fièvre, courbatures, maux de tête, vomissements et diarrhée liquide.
D'autres symptômes sont plus spécifiques : chute de la pression artérielle (sensation d’être sur le point de s’évanouir) et taches rouges sur le corps (localisées). Ils apparaissent en général 3 à 5 jours après le début des règles.
Quelques facteurs de risque de syndrome du choc toxique sont suspectés :
- usage de tampons super-absorbants, laissés en place plus de 8 heures d’affilée
- usage de coupes menstruelles (une petite coupe en forme d'entonnoir aux bords arrondis qui, placée dans le vagin, collecte le sang pendant les règles)
- infection respiratoire récente (sinusite, mal de gorge, pneumonie, par exemple)
- antécédents de choc toxique.
La prévention du choc toxique lié aux règles repose sur des mesures simples :
- changer de tampon (ou de coupe menstruelle) toutes les 4 heures (en tout cas sans les laisser plus de 8 heures en place)
- alterner tampon le jour et serviette hygiénique la nuit
- éviter les tampons super-absorbants et choisir ceux avec la capacité d’absorption la plus faible adaptée au flux menstruel
- se laver les mains avant et après la pose d’un tampon
- en cas d’usage d’une éponge contraceptive ou d’un diaphragme, ne pas les laisser plus de 12 à 18 heures en place.
En cas de symptômes évocateurs d’un syndrome du choc toxique pendant les règles, il est nécessaire de retirer le tampon ou la coupe menstruelle en place (éventuellement le diaphragme ou l’éponge contraceptive).
Ensuite, mieux vaut aller consulter en urgence. Le syndrome du choc toxique est soigné par des injections d’antibiotiques, éventuellement accompagnées de traitements destiné à soulager les symptômes et à prévenir les complications.
« Choc toxique lié aux règles : premiers résultats et lancement d’une grande enquête nationale », Hospices civils de Lyon, juillet 2017.
« Syndrome du choc toxique », Service Santé Colombie britannique, avril 2017.