COVID-19 : L’ibuprofène doit-il être évité en cas de symptômes ?
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COVID-19 : L’ibuprofène doit-il être évité en cas de symptômes ?

Par précaution, même s’il n’existe pas de consensus international sur le sujet.

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COVID-19 : L’ibuprofène doit-il être évité en cas de symptômes ?

Par précaution, même s’il n’existe pas de consensus international sur le sujet.

Dans un tweet, le Ministre des affaires sociales et de la santé a récemment mis en garde contre l’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, kétoprofène, etc.) pour soulager les symptômes de la COVID-19 (infection par le coronavirus SARS-CoV-2), sous peine d’augmenter le risque de forme sévère.

Une mise en garde similaire avait été publiée en 2014 et 2019 (donc avant l’épidémie de COVID-19) concernant, respectivement, la varicelle et divers types d’infections bactériennes chez les enfants. Une évaluation européenne est en cours pour confirmer, ou non, cette suspicion. Les personnes qui prennent ces médicaments dans le cadre d’une maladie chronique ne doivent pas cesser leur traitement en l’absence de symptômes d’infection (fièvre, courbatures, toux, par exemple).

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, des substances qui exigent des précautions

On désigne par « anti-inflammatoires non stéroïdiens – AINS » des substances actives qui diminuent la douleur lors d’inflammation et réduisent la fièvre. Les plus couramment prescrites sont l’ibuprofène et le kétoprofène, mais aussi l’acide tiaprofénique, l’acide niflumique, le diclofénac, l'acéclofénac et le célécoxib. Ce sont des médicaments efficaces, mais ils ont parfois une image faussement rassurante. En réalité, ce ne sont pas des médicaments anodins. En effet, par leur mode d’action, les AINS interfèrent avec certains mécanismes de l’immunité. De plus, ils présentent des effets indésirables qui en limitent l’usage : nausées, douleurs ou brûlures d’estomac, ulcère ou hémorragie du tube digestif, ou insuffisance rénale dans certaines circonstances, par exemple.

En 2014 et 2019, des mises en garde de l’Agence du médicament

En avril 2019, l’Agence du médicament (ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a publié une mise en garde sur l’usage des AINS lors d’infection. En effet, des cas d’aggravation de maladies infectieuses dues à des bactéries (infections de la peau, pneumonies, infections ORL) ont été signalés après la prise d’ibuprofène ou de kétoprofène. Ces cas semblent relativement rares (386 cas entre 2000 et 2018) et ont été plutôt observés chez des enfants, des adolescents ou de jeunes adultes. Des cas de complications avaient déjà été signalés en 2014 chez les enfants atteints de varicelle (une infection virale) et la recommandation générale, face à une infection virale d’origine non identifiée chez l’enfant, est de ne pas prescrire d’AINS, mais de préférer le paracétamol.

À la demande de l’ANSM, une évaluation européenne est en cours au sein du Comité pour l'évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament (EMA).

Dans le cadre du COVID-19, une recommandation fondée sur une fausse rumeur

La mise en garde du Ministre des affaires sociales et de la santé sur l’usage des AINS dans le cadre de la COVID-19 faisait suite à la circulation d’un message en ce sens qui, supposément, émanait d’un médecin d’un service de réanimation toulousain. Le message était un faux démenti depuis par le CHU en question. Les sites officiels des autorités de santé n’ont pas repris les conseils du Ministre.

Néanmoins, les experts recommandent actuellement, en cas de symptômes évoquant une infection respiratoire virale (COVID-19 ou grippe saisonnière), de préférer le paracétamol aux AINS pour contrôler la fièvre et les courbatures. Cette attitude est fondée sur le fait que les AINS interfèrent avec certains mécanismes de l’immunité et sur leur toxicité potentielle sur les reins, ce qui peut s’avérer préjudiciable en cas de forme sévère de l’infection. L’idée que la prise de paracétamol puisse masquer les symptômes ou nuire aux défenses immunitaires (et doive donc être évitée) n’est pas soutenue par les données scientifiques.

Si je prends des AINS contre une maladie chronique, quelle attitude adopter ?

Suite à la communication du Ministre des affaires sociales, des personnes qui prennent des AINS dans le cadre d’une maladie chronique (arthrose, rhumatismes articulaires chroniques, par exemple) se sont inquiétées d’une possible mise en danger en cas d’infection par le coronavirus SARS-CoV-2. C’est également le cas des personnes qui prennent des dérivés de la cortisone (anti-inflammatoires dits « stéroïdiens »), médicaments connus pour leur effet suppresseur de l’immunité.

Les recommandations des autorités de santé sont, pour ces personnes, de ne pas interrompre leur traitement et, en cas de symptômes d’infection respiratoire, de contacter leur médecin traitant pour connaître la démarche à suivre. Mais, répétons-le, il n’est pas avéré que les AINS aggravent la COVID-19, ni que des personnes jeunes atteintes de cette maladie soient en réanimation suite à la prise de ces substances.

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