Soulagement pour certains, source d’inquiétudes pour d’autres, la reprise d’activité in situ soulève des questionnements pour les salariés et les employeurs. Dans l’entreprise ou en dehors, qui sont les différents interlocuteurs à l’écoute du salarié ?
Pour faire valoir leurs droits et se faire entendre dans ce contexte délicat, les collaborateurs peuvent s’appuyer sur différentes instances :
- en interne d’une part, avec les ressources humaines (RH), les managers directs ou les représentants du personnel ;
- en dehors de l’entreprise d’autre part, avec les médecins spécialisés des services de santé au travail.
Le manager et la personne responsable des ressources humaines sont les premiers interlocuteurs des salariés lors du retour au travail dans les locaux de l’entreprise.
Parce que celles-ci sont légalement tenues d’assurer la santé et la sécurité de leurs salariés [faire lien vers article responsabilité juridique de l’employeur], le dialogue entre RH, managers et employés doit permettre de trouver une solution adaptée aux besoins des collaborateurs lors de la reprise de l’activité en présentiel [1].
Les mesures sanitaires, les équipements de protection, l’organisation de l’espace de travail, les transports domicile-travail sont autant de sujets à aborder ensemble. Mais le salarié dispose également d’autres ressources internes et externes pour faire valoir ses droits.
Le comité social économique joue un rôle essentiel en termes de protection de la santé et de la sécurité des salariés au travail : il constitue ainsi une cellule de soutien lors du retour dans l’entreprise.
Ce CSE, obligatoire depuis le 1er janvier 2020 pour toutes les structures d’au moins 11 salariés, rassemble en effet les représentants du personnel, le comité d’entreprise (CE) et le comité hygiène, santé et conditions de travail (CHSCT) [2].
Il est partie prenante du dialogue social avec les ressources humaines et la direction de l’entreprise, qui plus est dans la préparation et la mise en place du protocole sanitaire pour la reprise de l’activité (mise à jour du DUERP notamment) [faire lien ici vers article sur responsabilité juridique de l’employeur] [2].
Risque de contamination, nouvelles organisations, retour au bureau après plusieurs semaines de confinement… les sources de stress sont nombreuses. La médecine du travail est justement présente pour accompagner les salariés fragiles et protéger leur santé en entreprise.
À noter que dans le contexte actuel et exceptionnel, ces médecins spécialisés sont habilités à [3] :
- prescrire ou renouveler un arrêt de travail si le salarié est infecté par la Covid-19, de manière avérée ou s’il y a suspicion. En temps normal, cette responsabilité revient au médecin traitant ;
- faire les tests pour dépister l’infection à la Covid-19.
Ces médecins du travail s’intègrent plus généralement dans une entité dédiée à la protection de la santé et de la sécurité du salarié : les services de santé au travail.
Externes à l’entreprise, les services de santé au travail ont « pour mission exclusive d'éviter toute atteinte à la santé des salariés du fait de leur travail » [4]. À ce titre, ils sont des interlocuteurs de premier plan pour les employés qui se sentent en fragilité dans le cadre du retour au travail en présentiel.
Dans le cadre précis de la lutte contre la propagation de la Covid-19, les SST endossent d’ailleurs un rôle supplémentaire de prévention auprès des salariés. Cela, notamment au sujet des risques psychosociaux ou des impacts liés aux nouvelles organisations du travail [5].