Santé mentale : une forte hausse des troubles dépressifs chez les 18-24 ans
AXA Prevention

Santé mentale : les jeunes de plus en plus touchés par les troubles dépressifs

D’après une étude publiée par Santé Publique France, 1 jeune sur 5 souffre de troubles dépressifs. Une situation inédite et préoccupante qui confirme l’urgence de renforcer la prévention et l’accompagnement en matière de santé mentale.

Santé mentale : les jeunes de plus en plus touchés par les troubles dépressifs

D’après une étude publiée par Santé Publique France, 1 jeune sur 5 souffre de troubles dépressifs. Une situation inédite et préoccupante qui confirme l’urgence de renforcer la prévention et l’accompagnement en matière de santé mentale.

Les conséquences de la crise sanitaire se font particulièrement sentir dans le domaine de la santé mentale. Les chiffres sont éloquents : une étude basée sur le dernier Baromètre Santé Publique France révèle que les troubles dépressifs ont fortement augmenté, dans tous les segments de la population. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont les plus touchés par cette hausse. Explications, et pistes d'orientation pour facilement trouver de l'aide...

Santé mentale : une « accélération sans précédent » des troubles dépressifs

Santé Publique France (SPF) tire la sonnette d’alarme en matière de santé mentale. D’après une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 14 février 2023, les troubles dépressifs ont atteint un niveau inédit dans l’hexagone [1].

En France comme ailleurs, l’épidémie de Covid-19 a eu, depuis ses débuts en 2020, un impact psychologique fort sur l’ensemble de la population. Dans son analyse issue des résultats du Baromètre santé 2021, SPF indique que 13,3% des personnes âgées de 18 à 75 ans ont vécu un épisode dépressif caractérisé (EDC) dans l’année écoulée, contre 9,8% en 2017. Soit une augmentation très nette de 36%.

Comme le détaille le rapport de SPF, la prévalence des épisodes dépressifs a ainsi connu une « accélération sans précédent » durant la période 2017-2021. Le stress causé par la crise sanitaire et les restrictions en découlant étant principalement mis en cause par les auteurs de l’étude pour expliquer cette situation.

 

Les auteurs notent que le risque d’épisode dépressif est le plus élevé parmi les populations suivantes :

  • Les femmes ;
  • Les personnes vivant seules ;
  • Les familles monoparentales ;
  • Les personnes les moins favorisées d’un point de vue socio-économique ;
  • Les demandeurs d’emploi ;
  • Les jeunes âgés de 18 à 24 ans (lire ci-dessous).

* Les chiffres sont issus d’une enquête téléphonique réalisée par l’institut Ipsos pour le compte de SPF, du 11 février au 15 décembre 2021 auprès de 24 514 personnes âgées de 18 à 85 ans.

Les jeunes sont les plus touchés par la hausse des épisodes dépressifs

La situation est plus préoccupante chez les jeunes adultes. C’est en effet dans la tranche d’âge des 18-24 ans que l’augmentation d’épisodes dépressifs est la plus forte.

Elle est passée de 11,7% en 2017 à 20,8% en 2021, soit une hausse de 9 points, largement accentuée par la pandémie. Le fait qu’un jeune adulte sur cinq ait souffert d’un EDC en 2021 représente une augmentation impressionnante de 80% sur la période 2017-2021.

Dans cette tranche d’âge, la hausse est par ailleurs beaucoup plus marquée chez les jeunes femmes (26,5%) que chez les jeunes hommes (15,2%).

Les auteurs de l’étude identifient plusieurs facteurs de stress directement ou indirectement liés à la crise sanitaire ayant pu amener à cette situation :

  • Les difficultés scolaires, matérielles et financières rencontrées pendant la pandémie ;
  • L’isolement dans des petits logements durant les périodes de confinement et de couvre-feu ;
  • La peur de transmettre le virus à des proches ;
  • Des conditions de vie globalement précarisées par le contexte sanitaire.
Une tendance confirmée par plusieurs études nationales et internationales

Pour compléter leur analyse, les auteurs de l’étude de Santé Publique France citent d’autres travaux qui sont arrivés aux mêmes conclusions. Parmi les analyses données en exemple, on retrouve :

  • Une méta-analyse de la revue The Lancet (octobre 2021) confirmant dans ses résultats que les jeunes étaient les plus concernés – au niveau mondial - par l’augmentation des troubles anxieux durant la pandémie ;
  • Des publications de la Drees, basées sur l’enquête Epicov faisant état d’une hausse des symptômes dépressifs chez les 15-24 ans en mai 2020 (22% d’états dépressifs) [2] ;
  • L’enquête Coviprev (également menée par SPF) indiquant 23% d’états dépressifs chez les jeunes adultes en 2021 (un constat proche des 20,8% enregistrés dans le Baromètre santé 2021) [3] ;
  • Les données du réseau Oscour faisant état d’une augmentation significative des passages aux urgences pour des troubles de l’humeur chez les 18-24 ans en 2021 [4].
Santé mentale des jeunes : où trouver de l’aide ?

Pour parler des troubles dépressifs et s’informer, différentes plateformes dédiées à la jeunesse sont accessibles en ligne ou par téléphone [5] :

 

• Le Fil santé jeunes (pour les 12-25 ans), tous les jours de 9 h à 23 h au 0800 235 236 (appel et service gratuits) ;

Santé psy étudiant, plateforme gouvernementale permettant d'accéder à huit consultations gratuites avec un psychologue ;

Soutien étudiants, plateforme associative qui regroupe des conseils et de nombreux liens utiles ;

• Le numéro national de prévention du suicide : 3114, disponible 24h/7j (appel et service gratuits).

 

>>Consultez les articles d’AXA Prévention consacrés à l’état des lieux et à la définition de la santé mentale en France ainsi qu’aux dispositifs de prise en charge et de premiers secours

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Et notre série de podcast : derrière les signes

Sources