Endométriose : comprendre et gérer la maladie

Endométriose : comprendre et apprivoiser la maladie

L’endométriose, parce qu’elle concerne 10% des femmes en France, est un enjeu de santé publique. Au-delà de la prise en charge médicale, la priorité est de soulager le quotidien des femmes. Mieux comprendre l’endométriose, pour mieux vivre avec.

Endométriose : comprendre et apprivoiser la maladie

L’endométriose, parce qu’elle concerne 10% des femmes en France, est un enjeu de santé publique. Au-delà de la prise en charge médicale, la priorité est de soulager le quotidien des femmes. Mieux comprendre l’endométriose, pour mieux vivre avec.

L’endométriose est un combat de tous les jours pour les femmes atteintes de cette maladie chronique et invalidante, souvent diagnostiquée sur le tard. Une prise en charge d’autant plus complexe qu’aucun traitement spécifique n’existe. Première cause d’infertilité, l’endométriose affecte le bien-être physique comme mental. Les médecines douces et une hygiène de vie adaptée permettent d’apprivoiser la maladie. Objectif ? Améliorer la qualité de vie des femmes souffrant d’endométriose.

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L’endométriose en quelques chiffres clés [1] :

  • 1 femme sur 10 souffre d’endométriose en France
  • il faut en moyenne 7 ans pour diagnostiquer la maladie
  • 70% des femmes souffrant d’endométriose doivent faire face à des douleurs chroniques invalidantes
  • l’endométriose est responsable de 40% des cas d’infertilité
  • à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement spécifique à l’endométriose.
Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire et chronique de l’endomètre, c’est-à-dire la muqueuse de l’utérus.

Cette maladie douloureuse et invalidante se définit par un développement anormal des cellules de l’endomètre hors de l’utérus, au niveau de l’abdomen et de la zone pelvienne. [2] [3]

Ces cellules finissent par se détacher des organes sur lesquels elles se sont fixées, et provoquent des lésions à l’origine de douleurs intenses.

L’endométriose : des symptômes au diagnostic

L’endométriose se caractérise la plupart du temps par les symptômes suivants [3] :

  • des règles très douloureuses
  • des douleurs récurrentes dans le bas du dos et le bassin
  • des douleurs lors des rapports sexuels
  • des troubles urinaires et/ou digestifs
  • une fatigue chronique

Pour les femmes souffrant d’endométriose, ces symptômes ont un impact majeur au quotidien sur leur qualité de vie personnelle comme professionnelle.

˃˃ Lire notre article sur les conséquences de l’endométriose sur la vie professionnelle, ainsi que les droits et aménagements possibles au travail.

Il se passe en moyenne 7 ans entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic véritable de l’endométriose. Et ce diagnostic est tardif : c’est souvent entre 30 et 40 ans, à la suite de problèmes pour concevoir un bébé et lors d’un bilan d’infertilité que le corps médical met un nom sur la maladie. [4]

Quels examens médicaux pour diagnostiquer l’endométriose ?

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le premier examen à pratiquer pour diagnostiquer l’endométriose est l’échographie pelvienne. Vient ensuite l’IRM.

Compte tenu de la complexité de la maladie, la HAS recommande que ces examens soient pratiqués par des radiologues formés aux spécificités de l’endométriose.

Si le diagnostic est trop complexe, c’est-à-dire si l’imagerie médicale s’avère négative ou non concluante mais que les symptômes types de l’endométriose persistent, la HAS recommande en troisième intention le recours au test salivaire Endotest. [5]

La ministre de la Santé a annoncé le 7 mars que la mise à disposition de l’Endotest est envisagée courant 2025 avec un remboursement intégral par la Sécurité Sociale. [6]

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Le saviez-vous ?

Au-delà d’un suivi régulier avec son gynécologue, la complexité de la maladie suppose une prise en charge par des professionnels de l’endométriose. Des filières de soins régionales expertes de la maladie existent un peu partout en France :

Peut-on prévenir l’endométriose ?

La médecine est capable aujourd’hui d’identifier des facteurs favorisant l’endométriose et notamment [7] :

  • des problèmes au niveau de l’appareil génital comme des anomalies du col utérin
  • l’origine génétique et l’hérédité
  • les facteurs hormonaux
  • la réponse immunitaire défaillante de l’organisme.

La vigilance est de mise à l’adolescence si la jeune femme souffre de règles douloureuses et abondantes. Dans ce cas, il est primordial d’évoquer le sujet lors du bilan médical gratuit proposé par l’Assurance Maladie aux 15-16 ans de l’adolescente. [8] 

>> Consultez notre article sur les bilans et examens de prévention en santé

L’endométriose affecte-t-elle la fertilité ?

30 à 40% des cas d’infertilité sont liés à l’endométriose, ce qui en fait la première cause des difficultés à concevoir un bébé. [3]

C’est d’ailleurs bien souvent lors de difficultés à tomber enceinte que les femmes découvrent qu’elles souffrent d’endométriose.

Une femme atteinte d’endométriose peut tout à fait obtenir une grossesse naturellement, néanmoins, dans la plupart des cas un parcours de procréation médicale assistée (PMA) est recommandé : stimulation ovarienne, insémination artificielle, fécondation in vitro (FIV) selon les cas. [3]

Comment améliorer son quotidien malgré l’endométriose ?

Actuellement il n’existe pas de traitement spécifique contre l’endométriose. Mais soulager le quotidien en améliorant le bien-être physique et mental est déjà une étape importante.

Les médecines douces permettent ainsi d’apaiser les douleurs liées aux troubles intestinaux et atténuer la sensation de fatigue chronique, symptômes typiques de l’endométriose.

En complément de la prise en charge médicale, les femmes atteintes d’endométriose peuvent pratiquer les activités suivantes pour améliorer leur qualité de vie [3] :

  • l’acuponcture
  • l’ostéopathie
  • la relaxation
  • le yoga ou le pilates
  • la sophrologie
  • l’hypnose

L’objectif est finalement de ménager ses efforts au quotidien, en adaptant son mode de vie. Écouter son corps en faisant des pauses et des siestes lorsqu’on en ressent le besoin, adopter une hygiène alimentaire anti-inflammatoire (micronutrition), mieux répartir les tâches ménagères ou physiques. En somme, apprendre ou réapprendre à apprivoiser son corps pour se faire du bien.

>> Pour aller plus loin sur les problématiques de santé des femmes, découvrez notre article sur le lien entre le sexisme et la santé mentale des femmes

Sources

[1] INSERM, https://www.inserm.fr/dossier/endometriose/

[2] https://www.ameli.fr/gironde/assure/sante/themes/endometriose/definition-facteurs-favorisants

[3] https://endofrance.org/la-maladie-endometriose/

[4] https://www.sante.fr/endometriose/le-diagnostic-souvent-tardif-de-lendometriose

[5] https://www.has-sante.fr/jcms/p_3487378/fr/diagnostic-complexe-d-endometriose-la-has-propose-un-acces-au-test-salivaire-endotest-dans-le-cadre-du-forfait-innovation

[6] https://www.francetvinfo.fr/sante/video-endometriose-la-ministre-de-la-sante-annonce-la-prise-en-charge-par-la-securite-sociale-d-un-test-salivaire-pour-la-detecter_6409390.html

[7] https://www.ameli.fr/gironde/assure/sante/themes/endometriose/definition-facteurs-favorisants

[8] https://www.ameli.fr/gironde/assure/sante/themes/suivi-medical-de-l-enfant-et-de-l-adolescent/examen-medical-propose-l-adolescent-entre-15-et-16-ans