Enjeu de santé publique, la gestion des maladies chroniques et autres affections de longue durée (ALD) est un sujet délicat à aborder pour le salarié. La communication et la transparence auprès de l’employeur sont pourtant souvent décisives pour une prise en charge efficace et adaptée de la maladie sur le lieu de travail, qui plus est dans le contexte sanitaire de Covid-19.
Des outils concrets mis en place par l’Assurance Maladie ou proposés par notre association via la plateforme En Forme Au Travail permettent d’accompagner le salarié dans la gestion quotidienne de sa maladie.
Peur du regard des autres, difficulté à faire confiance, inquiétude quant au bon déroulement de la carrière…communiquer sur ses soucis de santé au travail n’est pas simple. C’est pourtant un réel enjeu du bien-être en entreprise [2] puisque on estime à près de 15% la part des actifs souffrant de maladies chroniques [3].
En parler permet de trouver des solutions pour améliorer le quotidien du salarié, et adapter plus généralement son cadre de travail.
De manière générale, le salarié a intérêt à communiquer avec son employeur quant à son état de santé dès lors que la maladie a un impact sur son quotidien.
Evidemment cela suppose une écoute mutuelle et de qualité avec les différents interlocuteurs : supérieur hiérarchique, équipes en charge des ressources humaines, etc.
Sur cette base, le salarié peut souvent obtenir les ajustements nécessaires de son cadre de travail. Cela concerne par exemple :
- l’aménagement et l’ergonomie du poste de travail (achat de matériel),
- des horaires adaptés, avec des pauses fréquentes au besoin,
- la mise à disposition d’un espace de stockage et/ou de prise d’éventuels traitements (réfrigérateur, salle de repos, etc.),
- l’élargissement de l’offre de restauration avec des plats mieux adaptés (dans le cas d’un salarié diabétique, par exemple)
- davantage de souplesse avec le recours au télétravail…
Un sujet d’autant plus d’actualité s’il s’agit d’une affection qui rende vulnérable face à des maladies contagieuses ou des virus.
La loi n’oblige en rien le salarié à déclarer son état de santé auprès de son employeur, qu’il s’agisse d’une maladie chronique ou d’une affection de longue durée. Et ce, que ce soit dans le cadre d’une embauche ou pour un salarié déjà en poste.
Le Code du Travail précise d’ailleurs que le salarié ne pourra en aucun cas être victime de discrimination, d’une sanction ou d’un licenciement s’il ne répond pas à une question au sujet de son état de santé [4].
Dans le contexte sanitaire des années 2020 et 2021, si le salarié :
- présente des symptômes liés à la Covid-19 (maux de tête, fièvre, perte du goût ou de l’odorat…),
- est cas contact d’une ou plusieurs personnes touchées par la Covid-19
- s’avère positif au test PCR,
il se doit de prévenir immédiatement son employeur [5].
L’Assurance Maladie protège le salarié concerné par une maladie chronique ou une affection de longue durée, en garantissant la stricte confidentialité des informations médicales le concernant.
Le travailleur souffrant de maladies chroniques telles que l’asthme ou le diabète dispose également d’un service d’accompagnement, baptisé Sophia [5]. Lancé en 2008, il est déjà fort d’un réseau de plus de 800 000 adhérents. Son objectif ? Aider chacun à mieux connaître sa maladie et adapter son quotidien en conséquence.
Un service qui a fait ses preuves puisque 85% des adhérents souffrant de diabète déclarent mieux comprendre leur pathologie et ses implications grâce à l’accompagnement de Sophia [6].
Pour aller plus loin sur la gestion des maladies chroniques, le site En Forme au Travail propose sous forme de fiches-outils des réponses et des conseils très concrets aux questions des salariés [7].
Un contenu « expert » et bien documenté, proposé gratuitement par Axa Prévention. Petite sélection des questions fondamentales auxquelles répond cette plateforme :
Accompagnement lors du retour en entreprise,
Gros coup de fatigue voire déprime passagère, pathologie parfois embarrassante à expliquer…tous les salariés peuvent connaître des moments de « moins bien » durant leur carrière, et vivre des épisodes compliqués.
Faut-il en parler avec son supérieur ou employeur ? Encore une fois, tout dépend du degré de proximité et de confiance, le principal étant souvent de trouver, au sein de son équipe, le « bon » interlocuteur.
Tout en veillant à respecter la frontière entre la vie personnelle et la vie professionnelle, communiquer avec un responsable bienveillant permet une meilleure prise en charge de cette période difficile (souplesse horaire, télétravail, révision des priorités et de la charge de travail…) [8].
Vous êtes enceinte ? Félicitations ! Selon la loi, vous n’avez pas l’obligation déclarer votre grossesse à votre employeur, que vous soyez déjà salariée de l’entreprise ou que ce soit lors de votre embauche, même en CDD [9]. Libre à vous donc de l’annoncer quand vous le souhaitez, par écrit ou verbalement.
Pensez toutefois à informer votre caisse de sécurité sociale et caisse d’allocation familiale avant la 14e semaine de grossesse pour bénéficier de l’indemnisation prévue pendant votre congé maternité.
Notez que tant que votre employeur n’aura pas été prévenu, vous n’aurez pas accès aux avantages légaux et conventionnels (adaptation du temps de travail, protection contre le licenciement…) [9].
[2] https://www.who.int/fr/news-room/commentaries/detail/mental-health-in-the-workplace
[3] http://www.maladie-chronique-travail.eu/projet-national-maladies-chroniques
[5] https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006900858/2014-12-19/
[7] https://en-forme-au-travail.fr/les-maladies-chroniques/
[8] https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/depression-avertir-son-responsable-ou-pas_760833.html
[9] https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1144